
Mais pas l’humanitaire du cœur de la femme ! Caritas, l’association pour laquelle travaille Marcel a pour mission de reconstruire en beton des écoles détruites par le typhon Yolanda. 7 écoles détruites, c’est près de 3’000 enfants qui étudient dans des tentes offertes par des associations humanitaires. Une aide précieuse, mais qui ne résisterait pas à une grosse tempête. Il faut reconstruire en mieux, en plus solide. Si on ne peut pas empêcher une catastrophe naturelle, on peut toujours en amoindrir les conséquences.
Le ferry nous conduit jusqu’à Santa Fe puis un petit bateau de pêche crachottant nous dépose sur l’ile de Hilantagaan L’endroit est paradisiaque. Sable blanc, mer turquoise transparente, bâteaux de bois multicolores. Mais des que le regard quitte la rive, le décor de carte postale disparait brutalement : les arbres ont été arrachés par la tempête, les toits de tôle déchirés, les maisons éventrées. Au milieu des gravas, des dizaines de gamins accourent à notre rencontre. Les sourires jaillissent de partout. Les plus timorés nous saluent d’un grand Good Morning ! en cachant les curieux timides qui se cramponnent derrière eux.

Perte totale de repère pour Maelle, tellement habituée aux ado asiatiques qui se précipitent vers elle pour la photographier, la prendre dans leurs bras en reprenant tous en chœur « oh, she is sooo cute !». Elle me serre les doigts et ose à peine marcher, mais les questions fusent « pourquoi c’est tout cassé ici ? » « pourquoi la maitresse est toute seule avec tous ces élèves ? » « pourquoi lui il veut me toucher le bras ? ». Une matinée de questions non stop, une belle opportunité pour instiller à ma fille quelques notions de respect, d’empathie, de partage et de gratitude.

On entend des chants depuis la seule salle de classe épargnée par Yolanda. Les Attila ne resistent pas à l’appel des notes et se précipitent. Une soixantaine d’enfants répète pour la cérémonie de remise des diplômes. Ils prennent leur rôle tres au sérieux, nous explique leur institutrice; d’autant que cette année, ils dédient leur chanson à tous ceux qui sont venus les aider. Petite sequence emotion : http://youtu.be/j3K4DYLJyF8
Petite pause dans la chasse aux maternelles, parce que l’enseignement ne se limite pas à l’école… Excusez la pauvre qualité de la vidéo, le fond j’espere l’emportera sur la forme. Je debute encore, ce sera forcement mieux la prochaine fois
Témoigner, ouvrir les yeux, alerter, même en pause “maman”, on n’oublie pas nos “causes du coeur”, nos engagements pour les vies, pour la planète. Pas étonnée que se glissent ici ou là, ces importants témoignages dans ton blog. Ton regard sur l’extérieur et ton “intérieur” se mêlent passionnément, continue! Même retirée à Cébu ou moi en Bretagne, on poursuit nos “combats contre l’ignorance”, je pense qu’on est du même bois et je sais qu’on a été à la même école de la vie… Biz ps: ta vidéo est réussie dans le sens où le message passe tbien 😉
1000 mercis pour ton message qui fait chaud au coeur 🙂 La vie d’expat peut facilement donner le sentiment d’etre au dessus de tout, et on oublie de faire attention aux gens qui nous entourent parce qu on sait que dans 1 an ou 2 on s’en va. Ce serait dommage…J’aime que les Attila ne remarquent meme pas la couleur de peau de leurs copains, ni que la serveuse du resto est clairement un lady boy, et ne soient pas choqués par le voile de certaines femmes ou les turbans des sikh. Le combat contre l’ignorance, comme tu le dis justement, passe par le respect de l’autre. L’essentiel est invisible pour les yeux 😉 XXX